Partie 2: Trouble digestif, parasites intestinaux ou intolérance alimentaire?

Partie 2: Trouble digestif, parasites intestinaux ou intolérance alimentaire?

Nous voilà donc fin août 2021, soulagés que la dernière analyse de selle de Lexie soit négative aux ankylostomes (voir Partie 1 pour le début de l'épopée). Ses croquettes habituelles sont donc réintégrées à son alimentation de base, convaincu qu'on en avait fini avec les diarrhées puisque l'on a trouvé cause à notre problème. Elle commence également à reprendre les quelques livres qu'elle a perdu, en route vers son poids santé. 

On remarque toutefois que Lexie se gratte beaucoup, pas de signe d'irritation, pas de hotspot à force de se lècher non plus, elle ne se mange pas les pattes, qui est signe d'un grand inconfort. Ses yeux présentent des écoulements mais de liquide clair, donc pas de signe d'infection. On décide donc de surveiller, convaincu qu'on devient paranoïaque après les derniers mois que l'on vient de vivre... Je me questionne toutefois sur la présence d'une intolérance alimentaire. Je décide de changer ses croquettes à base de poulet pour une nouvelle protéine, car le poulet est un allergène, disons, populaire chez le chien. On débute une croquette à base de saumon avec des valeurs nutritives similaires et ce qui m'est recommandé par le commis où j'achète ma nourriture. La transition de protéine se passe bien, ses selles sont comme à l'habitude et on doit laisser passer un peu temps afin que le poulet soit éliminé complètement de son système. Ce qui me chicotte, c'est que je n'ai aucune idée si les informations que j'ai reçues sont fondées, puisque je ne suis pas une spécialiste en alimentation canine!

Que cela ne tienne, je décide de prendre les choses en main et de me former convenablement à l'aide d'une mentor expérimentée qui partage les mêmes valeurs que moi, je parle ici de Karine Simard, M.sc. Agronome. L'idée que Karine se fait de l'alimentation canine, c'est de se rapprocher le plus possible de ce que nature veut. Autrement dit, des produits plus naturels, donc immanquablement le moins transformé possible. Elle préconise également de combler les besoins alimentaires seulement, sans plus. Les chiens n'ont pas besoin de glucide dans leur diète, donc il serait préférable que leur alimentation en contienne le moins possible. Savais-tu qu'une croquette, même la meilleure qui soit, doit contenir un minimum de 40-45% de glucides afin d'avoir une forme de croquette, sans quoi ce ne serait que de la poudre? 

On est d'accord que le chien descend du loup, qui est  carnivore. Pourtant, le  carnivore n'a non seulement  pas besoin de glucides pour  être en santé, mais il ne  sécrète pas non plus l'amylase, l'enzyme salivaire nécessaire à la digestion des glucides. En résumé, avec la nourriture sèche telle qu'on la connait, près de la moitié de l'alimentation du chien de foyer est difficilement, voir non digestible. De plus, la simple cuisson elle-même de la protéine, lors de la fabrication de la nourriture sèche, diminue sa digestibilité... je dis ça comme ça!

Toutefois, l'alimentation crue n'est pas accessible à tous pour plusieurs raisons et vaut mieux nourrir son chien avec une croquette de bonne qualité plutôt qu'avec du mauvais cru. On y reviendra plus tard, mais une chose est sure, mon blog a pour but de t'informer et jamais de te culpabiliser. Le simple fait que tu lises ses lignes font de toi un excellent parent-chien, n'en doute jamais! 

Revenons à nos moutons, Lexie mange désormais une croquette à base de saumon. Là, avec tout ce que je viens de dire, tu te demandes sûrement pourquoi j'ai continué de lui donner une nourriture sèche plutôt que de débuter une alimentation crue, malgré toutes ses nouvelles connaissances. La réponse à ça est que je n'étais pas prête à faire le saut, tout simplement. Mon copain non plus, on en connaissait pas suffisament sur le sujet, mon vétérinaire était réticent, ça nous semblait aussi être, sur le moment, plus de gestion (que des diarrhées récidivantes LOL). Toutefois, je me tourne désormais vers une croquette sans grains, puisque les grains contiennent une quantité astronomique de glucides. Étant donné que les symptômes de Lexie ne semblent pas s'être estompés avec sa croquette à base de saumon, celle-ci sera à base d'agneau.

Pour éviter que tu ne t'endormes face à la redondance de la situation, permets-moi de changer de narrateur:

Il était une fois, un beau matin de septembre, les parents de Lexie se lèvent et remarquent (difficile de le manquer) que ses yeux sont collés et purulents. Ils traitent donc une première fois avec des gouttes antibiotiques (attention, si tu décides d'utiliser des gouttes de la pharmacie, elles ne doivent pas contenir d'anti-inflammatoire, car en présence d'un abcès, les gouttes pourraient aggraver la situation et comporterait un risque de perte de vision définitive et autres complications. Dans le doute, consultes rapidement un vétérinaire.). Ils suivent donc la posologie recommandée, qui n'est pas une mince affaire puisqu'ils doivent administrer des gouttes dans ses yeux trois fois par jour et que malgré toutes les tentatives de désensibilisation (le tapis de lèche pourrait être un bon allier par exemple), Lexie déteste ça et c'est peu dire! Par chance les symptômes s'estompent rapidement, le taitement fonctionne et à la fin des 7 jours recommandés, ses yeux sont dépourvus d'écoulement. Les grattements ne semblent pas s'aggraver non plus, bien qu'ils soient toujours présents. 

Quelques semaines plus tard à peine, récidive des écoulements purulents au niveau des yeux... les parents de Lexie décident donc sans hésitation de consulter un vétérinaire. Après la mesure de la pression de ses yeux (qui n'a pas été une mince affaire selon l'équipe de la clinique, elle ne collabore pas du tout à l'examen de ses yeux), sa pression occulaire s'avère normale, donc pas d'abcès selon le vétérinaire. Il est maintenant possible de débuter un nouveau traitement de gouttes antibiotiques qui contiennent également un anti-inflammatoire... quatre fois par jour pendant dix jours! Ils quittent donc la clinique avec leur flacon de gouttes et un peu de désespoir. Encore une fois, le traitement agit rapidement, les symptomes occulaires s'estompent et l'administration ne s'avère pas plus facile. En effet, elle semble maintenant comprendre ce qui se passe, dès qu'elle voit le flacon de gouttes elle s'affole, ne collabore pas du tout et pour chaque goutte dans son oeil, deux sont gaspillées. Vous me voyez venir lorsque je vous dis qu'après la moitié du traitement à peine, le flacon est vide et que ses parents, bien découragés, doivent se procurer un deuxième flacon chez le vétérinaire. Les dix jours s'achèvent finalement deux flacons entiers plus tard.

Dans les semaines qui suivent, les yeux de Lexie présentent toujours des écoulements, mais beaucoup moins abondants et non purulents (liquide clair plutôt que jaune ou vert). Les grattements persistent toujours.

 

Avril 2022, nouvelle diarrhée. On reprend les probiotiques et la nourriture en canne jusqu’à une selle solide, puis on décide finalement de se lancer dans l’alimentation crue. Je choisis une alimentation 100% canard, c’est-à-dire, sans fruits et légumes ni aucun ingrédient d’origine autre, afin de tenter une diète d’éviction. Les seules gâteries que je donnais à Lexie étaient du foie de canard lyophilisé et des pattes de canard dans des jouets interactifs. Ses articles masticatoires étaient à base de Nylon et de bois naturel (Java, bois de café, etc). À garder en tête qu’une alimentation aussi peu diversifiée pourrait mener à des carrences à long terme. La transition vers le cru se passe très bien, on peut très rapidement voir une amélioration de la consistance et une diminution de la quantité de ses selles. Son poil est également plus brillant et on note une légère diminution de la mue (j’avais également cessé temporairement les omégas pour la diète d’éviction). 

Entre temps, j’ai fais le test de sensibilité de Nutriscan, développé par la vétérinaire W. Jean Dodds, auteure de plusieurs livres et fondatrice de Hemopet, aux États-Unis, première banque nationale de sang à but non lucratif créée en 1986. Aujourd'hui, le laboratoire, toujours à but non lucratif, a ajouté des cordes à son arc avec une importante portion diagnsotique spécialisée en hématologie, en immunologie, en endocrinologie, en nutriton et en médecine holistique. En 2011, W. Jean Dodds a élaboré le test Nutriscan, pouvant être utilisé chez le chien, le chat et le cheval. Le test consiste à envoyer un échantillon de salive afin qu’il soit testé sur les 24 allergènes les plus potentiels de créer une réaction allergique. Il mesure la quantité d’IgM et d'IgA, qui sont des anti-corps et marqueurs de réaction inflammatoire suite à une réaction allergique chez l'animal. Ce qu'il est intéressant de savoir, c'est qu'il y aura précense de ces marqueurs dans la salive de ton chien jusqu'à deux ans après l'exposition à l'aliment. Pour les curieux, ce test a couté environ 400$ en 2022. On a reçu les résultats après environ deux semaines et malgré quelques petites réactions, rien n’est ressorti concluant. Ça m’a toutefois apporté un certain réconfort de l’avoir fait. Voici une portion des résultats, pour te donner une idée du rapport d'analyse.

Depuis, j'ai réintégré graduellement ses suppléments de base, une diversité alimentaire, de produits masticatoires et en vrac. Cela fait maintenant plus d’un an que Lexie a une alimentation crue et que sa santé gastro-digestive est stable. J’ai encore toujours de la poudre de citrouille, des pré, probiotiques et enzymes digestives à portée de main. Les grattements et les écoulements des yeux sont toujours présents dans les saisons d’allergie saisonnière, on fait attention aux allergènes potentiels environnants (produits nettoyants, désodorisants, etc), elle ne semble pas en être trop incommodée et ses symptômes ne sont pas assez important selon notre jugement personnel et celui des vétérinaires pour débuter la médication. Après toutes les tentatives effectuées et les diagnostics différentiels, je soupçonne fortement une intolérance aux glucides pour notre belle labernoise.

Fin... on l'espère!

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